Le Diable danse à Bleeding Heart Square, d'Andrew Taylor

Publié le par Fanny

Serridge, as-tu du coeur ?

 

bleeding-heart-square.jpgPrésentation éditeur : 1934. Londres. Lydia Langstone fuit la haute société aristocratique anglaise et un mari violent pour trouver refuge dans une petite pension de famille sise Bleeding Heart Square. Privée des privilèges que lui conférait son statut social, elle tente de renouer avec une vie plus modeste, plus indépendante aussi. Mais très vite dans cet univers nouveau pour elle, Lydia se trouve confrontée à d'étranges évènements. Qu'est devenue Miss Penhow, l'ancienne propriétaire de la pension de famille, mystérieusement disparue quatre ans plus tôt ? Pourquoi un journaliste de retour des Indes, veut-il à tout prix la retrouver ? Qui est cet homme qui semble surveiller nuit et jour les allées et venues dans la maison ? Enfin qui envoie des morceaux de cœur en décomposition à Joseph Serridge, l'un des occupants de la pension de famille, le dernier à avoir vu Miss Penhow vivante ? Selon la légende londonienne, Le Diable danse à Bleeding heart square, cette fois il serait plutôt tapi dans l'ombre, en silence, attendant son heure. […]

 

Dans Le diable danse à Bleeding Heart Square, on suit le parcours de trois personnages principaux :

Premièrement on trouve Lydia, jeune femme de bonne famille, qui, suite à une rixe, décide de quitter son mari, un homme ultra conservateur attiré par les idées fascistes qui se développent dans les années 30, et se réfugie chez son père, vieil alcoolique qui vit bien chichement à Bleeding Heart Square.

Puis on découvre Rory, jeune journaliste assez naïf, qui veut faire la lumière sur la disparition de la propriétaire de la pension de Bleeding Heart Square, vieille tante de sa fiancée, dont il est très épris.

Enfin, le troisième personnage central de l’histoire est cette vieille tante justement, Philippa Penhow, dont on fait connaissance au travers de son journal, vieux de 4 ans, dont un mystérieux narrateur (personnage du livre ? Taylor s’adressant directement au lecteur ? On ne le saura qu’à la fin…) nous introduit de nouvelles pages en début de chaque chapitre.

Autour de ces personnages, gravite l’ombre, tantôt rassurante, tantôt franchement inquiétante, de Serridge, un autre occupant de la pension, qui semble cacher bien des choses…

 

Ce livre est avant tout un roman à énigme assez bien construit, un puzzle dont chaque personnage, principal ou secondaire, dispose d’une pièce, et qui ne sera totalement assemblé, aux yeux du lecteur tout du moins, que dans les dernières pages…

 

Mais l’intérêt réside aussi beaucoup dans la description de la vie et de la société dans les années 30 que l’on retrouve tout au long de la lecture : on est en plein dans la crise de l’après-première guerre mondiale (laquelle est encore dans tous les esprits), le krach de 29 est passé par là, le chômage est fort, mais les esprits demeurent encore très conservateurs, le terrain parait propice au développement des courants politiques extrêmes…

 

En tant que femme du XXIè siècle, j’avais bien souvent envie d’entrer dans le livre pour crier mes encouragements à Lydia dans son combat pour son émancipation, de remettre Marcus (son mari) à sa place, ou d’aider certains personnages à lutter contre la naissance du courant fasciste en Angleterre !

 

Au final, un livre à l’atmosphère toute britannique dont l’intrigue tient la route, dont les personnages sont peut-être assez classiques (ils ne dénoteraient pas dans des romans d’Agatha Christie par exemple) mais néanmoins assez crédibles, et qui s’inscrit dans un contexte social particulièrement intéressant.

 

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